PAYS : Israël
ANNEE : 2012
VILLE : Haïfa et Tel Aviv
TITRE : Escapade mouvementée à Tel Aviv
Le Pacifica accoste à Haïfa, il est 8h et nous avons droit à un temps superbe.
Le mont Carmel se trouve juste en face de nous, Haïfa est située à la pointe sud d’une baie qui s’achève à Saint Jean d’Acre au nord, haut lieu historique sur lequel, nous ferons malheureusement l’impasse.
Aujourd’hui c’est férié pour les Juifs, donc, hormis quelques courageux taxis, tout est fermé à Haïfa, nous décidons de nous rendre à Tel Aviv ou nous pensons avoir plus de chances de trouver quelque chose d’ouvert.
130€ l’aller !
Nous sommes instantanément abordés par plusieurs taxis qui nous proposent leurs services, le prix pour Tel Aviv ? 130€ l’aller !!!, on est un peu tombés dans le panneau à Ashdod, mais on comprend vite et avons aujourd’hui une autre carte à jouer…
Tel Aviv est située à une centaine de kilomètres, nous excluons donc le taxi, mais j’avais déjà entendu parler des « Sherout » genre de mini transport en commun d’une dizaine de places qui relie beaucoup de villes ici.
Nous demandons à un taxi de nous déposer à la station de Sherout la plus proche.
Cinq minutes plus tard, nous sommes sur place, je demande au conducteur du Sherout le prix pour Tel Aviv, c’est 80 Shekels soit 16€ pour 100 kms et pour les deux !
Comparé aux 130€ des taxis, on en déduit qu’il est parfois de bon ton de se renseigner… avant !
Une fois le Sherout complet, nous entamons le trajet pour Tel Aviv, nous longeons toute la côte et y découvrons de superbes endroits avec de longues plages de sable blanc, quelques criques aussi belles que rares, nous traversons aussi quelques villages.
Chemin faisant, nous sommes amusés par un gars en moto qui a la plaque immatriculation accrochée à… son sac à dos !
Un chauffeur débordé
Seul bémol, le conducteur qui est sans cesse « scotché » à ses… deux téléphones, si on rajoute sa conduite pour le moins « sportive », on comprend mieux pourquoi plusieurs locaux ont la Thora sur leurs genoux, on aurait peut-être dû se procurer une Bible…
À peine une heure et quelques sueurs froides plus tard, nous voilà arrivés à la gare routière de Tel Aviv, elle est pour le moins animée malgré le jour férié, on imagine en temps « normal ».
De très nombreux Soudanais ont investi les lieux, on nous expliquera plus tard, qu’ils fuient leur pays et arrivent en masse via la frontière égyptienne, ce qui n’a pas l’air d’être du goût de tout le monde ici.
Nous prenons rapidement le Sherout n°4 qui va nous conduire à la plage principale de la ville, cout 6 Shekels soit 1,20€, une quinzaine de minutes plus tard, nous voici arrivés, la plage, beaucoup plus animée, se trouve à une centaine de mètres.
Enfin posés
Nous nous installons à la terrasse d‘un bar sur la plage où nous commandons un café et un jus d’orange, Flo se rend aux toilettes (payantes) ou elle remarque que le poussoir est « enfermé » par une sorte de boîte en plexiglass, donc impossible de tirer la chasse d’eau, il s’agirait d’une mesure de sécurité.
Le temps est splendide, la plage de sable blanc est bordée par la promenade et par les buildings flambant neufs, les baigneurs commencent à affluer et à s’installer sous les rangées de parasols multicolores, nombre d’entre eux jouent déjà au « tennis de plage » avec de petites raquettes en bois et des balles apparemment assez dures qui produisent un claquement particulier, vu le nombre d’adeptes, on en déduit que ce jeu de plage est vraiment très prisé ici.
Nous sommes intrigués par de petites constructions en bois réparties sur la plage tous les 75m environ, sur ces dernières sont installés des hauts parleurs multidirectionnels.
Nous remontons à pied jusqu’à l’avenue Allenby, puis Sheinkin et poursuivons par la rue Hacamel qui traverse le marché du même nom, tout ici est fermé et déserté, cela nous permet de voir l’état des « coulisses » du marché qui, il faut bien le dire, n’est pas très reluisant…
Nous débouchons sur le HaKovshim Garden, qui, comme son nom l’indique, est un espace vert ou certains se détendent sur les bancs, d’autres flânent dans les allées, d’autres encore y font griller quelques côtelettes.
Un peu plus loin, nous apercevons un espace encadré par une petite clôture, il s’agit en fait de l’espace réservé aux propriétaires de chiens qui peuvent y promener leur compagnon sans « déranger » personne, nous sommes amusés de voir que cet espace est équipé de grandes gamelles, de bassines pour boire ainsi que de jeux, oui, de jeux réservés à la gent canine, marrant et sympa !
Face à nous se trouve l’imposant minaret de la mosquée « Hassan Bek », nous rejoignons alors la promenade « Shlomo Lahat » qui, apparemment, longe toute la plage de Tel Aviv.
L’heure du repas approche
Il va être temps de manger un morceau, nous bifurquons alors vers la terrasse d’un restaurant de plage qui est très fréquenté, ici, la cuisine est relativement simple mais à priori délicieuse, il suffit de regarder les mines satisfaites des clients déjà installés.
Sur la table se trouvent de petits sachets de sel, de ketchup et de mayonnaise, j’avoue que c’est grâce au format et la couleur de chacun qu’on arrive à identifier leurs contenus respectifs car, bien entendu, toutes les mentions sont inscrites en Hébreu.
Le serveur, genre cool, déjà bien bronzé (pas anormal avec le temps qui fait) coiffé d’une casquette légèrement décalée sur le côté, vient prendre la commande, il est très sympa et parle bien la langue de Shakespeare.
Nous commandons des boulettes d’agneau et d’énormes beignets de poulet avec des… frites, nous sommes servis une quinzaine de minutes plus tard, ce qui est relativement rapide au vu de la taille de la terrasse qui s’étend sur la plage, et surtout du nombre du clients en ce jour férié.
Le repas est franchement succulent, avec des frites dignes de ce nom, congelées, sans doute, mais de taille respectable, rien à voir avec les minuscules frites allumettes généralement trop cuites que l’on trouve dans les mauvais snacks de plage chez nous…
Il fait chaud, l’ambiance est bonne, toujours le claquement omniprésent des raquettes tout le long de plage, quelques enfants et leurs parents goûtent aux joies de la baignade, bref, un endroit particulièrement agréable qui nous laissera, là encore un excellent souvenir.
On se laisse aller à une gourmandise
Nous « clôturerons » le repas par un superbe Milk Shake, à la fraise pour Flo, pour ma part, je me satisferai aisément de chocolat.
Nous revoilà en train d’arpenter la promenade, nous visitons quelques magasins de plage ouverts aujourd’hui, plus loin, nous apercevons un centre commercial visiblement ouvert, nous y entrons, non sans être passé par le contrôle de sécurité préalable, nous sommes un peu déçus, peu de magasins ouverts pas plus de trois ou quatre, nous ne tardons pas à en ressortir.
Nous allons devoir commencer à penser au retour à Haïfa car il ne s’agit pas de rater le bateau qui par ce soir pour nous emmener en Turquie !
Toi t’es Allemand !
Nous prenons un taxi qui nous mène à la gare routière des Sherouts, le chauffeur me demande si je suis allemand, c’est dingue, quel que soit le pays où nous nous sommes rendus, j’ai eu droit à quasi toutes les nationalités mais jamais la bonne !
Je lui dis que je suis français, mais visiblement il n’en croit pas un mot ! Il passe le trajet à me scruter dans son rétroviseur, cela en devient gênant.
Arrivés à la gare routière, nous montons dans le Sherout, le tarif est le même qu’à l’aller, en fait, nous apprendrons que leurs tarifs sont fixes et réglementés.
Le conducteur est au minimum du même calibre que celui de l’aller, toujours la conduite sportive, toujours autant de confiance en lui et en son véhicule, et toujours deux téléphones auxquels il est pendu en permanence, à croire qu’ils font partie d’Orange assistance !
Le paysage est aussi beau au retour qu’à l’aller, une heure dix plus tard, pour 100kms ça vous donnera une petite idée de la moyenne… nous arrivons (sains et saufs) à Haïfa, nous descendons au « terminus » qui se situe près du radar d’Haïfa et entamons la descente à pied.
Un dernier tour à Haïfa
Quelques rares boutiques ont ouvert depuis notre départ ce matin, nous faisons une halte dans l’une d’entre elles pour y acheter une glace à l’eau, le congélateur est à l’extérieur, nous entrons et demandons au commerçant deux glaces, celui-ci nous répond qu’il n’en a plus !!!???
Pourquoi nous dit-il ça, alors que nous venons juste de voir dehors le bac rempli, je lui redemande, là, il arbore un large sourire et nous explique qu’il avait compris qu’on voulait des « pains de glace », rigolade, on prend nos deux glaces et on s’en va tout en dissertant sur la « communication en terre étrangère ».
Nous retournons tranquillement vers le Pacifica que nous pouvons apercevoir au loin.
Arrivés dans le port, nous passons le « Check Point » comme une « lettre à la poste », on remonte à bord, personne ne nous demande les visas que l’on doit, selon les instructions initiales, impérativement restituer avant de remonter à bord.
La journée a été longue mais des plus agréables, plein d’images en tête qui ne tarderont pas à se transformer en souvenirs indélébiles…
Il est temps d’appareiller
Nous devions appareiller à 20h, il est 20h35 lorsque le paquebot se détache lentement du quai, les hélices latérales provoquent, comme toujours, de larges et puissants remous, ce n’est tout de même pas rien de déplacer une masse de 114000 tonnes dans des espaces aussi réduits.
La nuit est maintenant tombée, notre cabine se trouvant sur le flanc droit du navire, nous pouvons contempler de notre balcon le spectacle de l’ensemble de la baie illuminée qui s’offre à nous…
Sur la droite, Haïfa avec ses jardins illuminés qui partent du haut du mont Carmel et qui se déroulent avec grâce et raffinement jusqu’au niveau de la mer, seulement ponctués en leur milieu par le majestueux temple, lui aussi illuminé.
Face à nous la côte est bordée de villages avec en arrière-plan des sections industrielles qui s’étendent à perte de vue, au centre, deux grands bâtiments éclairés l’un en vert, l’autre en jaune, nous n’arrivons pas à les identifier précisément, j’utilise le zoom du caméscope et m’aperçoit alors qu’il s’agit d’une… centrale nucléaire, drôle d’idée d’utiliser des éclairages de couleurs, de la sorte, elles attirent le regard plus qu’autre chose, mais bon, ils doivent bien avoir leurs raisons.
Sur le côté gauche, qui referme la baie au nord (tout près du Liban) nous avons le plaisir d’apercevoir clairement cette fois, Saint jean d’Acre, c’est vraiment magnifique, ces milliers de lumières parfois concentrées, parfois éparses qui, dans ce cas, les confond avec la multitude d’étoiles qui scintillent juste au-dessus.
Nous sommes désormais sortis de la grande baie, la mer est calme, la nuit s’annonce sereine…
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