PAYS : République Dominicaine
ANNEE : 1997
VILLE : Punta Cana / Saint Domingue
TITRE : Traverser l’Atlantique sans kérosène ? Euh…
Après environ une heure de vol, le 747 que nous avons pris à St Martin (Petites Antilles) pour nous ramener à Paris, fait escale à Punta Cana (République Dominicaine).
Il ne s’agit que d’une courte étape, nous devons redécoller dans une trentaine de minutes à peine, de fait nous n’avons pas besoin de descendre de l’avion.
Et c’est parfait car vu la température extérieure, nous apprécions tout particulièrement la clim de l’avion.
De nouveaux passagers embarquent, d’autres arrivés à destination descendent, l’opération est rapidement menée, plus qu’une dizaine de minutes à patienter et nous allons repartir, c’est du moins ce que nous pensons… tous…
Frayeur !
Jetant un coup d’œil à travers le hublot, j’aperçois l’aile droite de l’appareil, et là… mes yeux s’écarquillent par ce que je découvre !
Un filet liquide coule depuis le dessous de l’aile, je n’y connais rien en aéronautique, mais il ne me faut pas longtemps (2 secondes env.) pour établir la relation entre les réservoirs de kérosène situés dans les ailes des avions et cette fuite !
Je tiens à préciser que j’ai une sainte horreur de l’avion, j’ai eu beau utiliser ce moyen de transport à de nombreuses reprises, et encore aujourd’hui, mais je n’ai jamais pu m’y faire, j’ai au contraire le sentiment que c’est pire d’année en année.
Mais là… plus je vois ce « spectacle » plus je suis persuadé que c’est bien le kérosène qui s’échappe, ce que Flo me confirme, mais aussi les autres passagers qui s’en sont aussi aperçus !
La clim est coupée dans l’avion, ce qui confirme que quelque chose ne va pas, et la cabine devient très vite une véritable fournaise…
Grosse surprise !
C’est là que l’on voit arriver un chariot élévateur avec une palette sur ses pales, arrivé en dessous de l’aile, un technicien armé d’un… marteau monte sur la palette, et le conducteur du chariot le soulève jusque sous l’aile précisément à l’endroit où se situe la fameuse fuite.
Nouvel « écarquillage » des yeux lorsque nous voyons le technicien commencer à taper à coups de marteau sous l’aile de l’appareil qui est sensé nous faire traverser l’Atlantique !
Les autres passagers faisant le même constat commencent à s’agiter, certains demandent déjà à être débarqués, la chaleur de la cabine devient suffocante, imaginez l’ambiance…
Les coups de marteau se font de plus en plus appuyés, et la fuite perdure !
Dès lors de nombreux passagers commencent à se diriger vers la porte de sortie de l’appareil, devant cette « fronde », le commandant visiblement conscient qu’il n’a d’autre choix que de laisser descendre les passagers, donne les ordres nécessaires au personnel de bord.
Lorsque les portes se sont ouvertes, nous avons apprécié la brise fraiche qui s’engouffrait dans l’appareil, alors qu’il devait faire 35° à l’extérieur.
S’ensuit une véritable confusion organisée, nous nous retrouvons tous dans un hall de l’aéroport, sans savoir ce qu’il allait advenir.
Ce n’est qu’environ une heure plus tard qu’on nous informe que l’appareil a rencontré un « petit souci technique », nous apprendrons plus tard qu’il s’agissait en réalité d’une valve qui était restée en position ouverte, libérant ainsi le carburant.
Le technicien avait alors tenté de la débloquer, à… coups de marteau !
La libération !
Un nouveau message est annoncé, la pièce défaillante va être changée, mais ils ne l’ont pas sur place, il va falloir attendre le 747 d’Air France du lendemain en provenance de Paris qui apportera ce qu’il faut pour procéder à la réparation.
D’ici-là, tous les passagers vont être répartis dans différents hôtels de l’île, ce qui sous-entend que les prochaines heures devraient être relativement « sportives » …
On nous dirige vers l’extérieur et là, c’est la confusion la plus totale, tous les passagers se mêlent à ceux qui arrivent pour prendre leur vol, les taxis, les bus, les voitures tentent de se frayer un chemin, les haut-parleurs appelant d’autres passagers se rajoutent au brouhaha ambiant, on se dit qu’on n’est pas sortis de « l’auberge ».
Il aura fallu quasiment une heure de plus sous un soleil de plomb pour que la situation se stabilise enfin, et que la ventilation des passagers de notre vol soit organisée, on doit cependant reconnaitre que les organisateurs ont réalisé une véritable prouesse pour parvenir à maitriser ce désordre généralisé.
Un agent de l’aéroport nous indique le bus que nous devons prendre, où allons-nous ? Nous n’en savons rien, mais le plus important à nos yeux est de quitter enfin l’enceinte aéroportuaire.
Enfin dans le bus
Une fois installés dans le bus on apprend que notre hôtel se trouve à Saint Domingue, ce qui promet une belle balade à travers ce superbe pays.
C’est à ce moment qu’on se rend compte que personne ne nous a demandé nos passeports ni les visas nécessaires (à l’époque) pour entrer dans le pays, ce qui confirme bien que les autorités étaient bel et bien dépassées par la confusion qui régnait dans et en dehors de l’aéroport.
Le lendemain fut lui aussi mémorable, mais ça c’est une autre histoire à suivre dans « Évasion de la République Dominicaine »
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