PAYS : Turquie
ANNEE : 2012
VILLE : Izmir
TITRE : Le Grand Bazar de Kemeralti
Durant toute la journée d’hier, la mer était belle et le ciel bleu, venant d’Israël, nous sommes passés au sud des côtes Chypriotes, sommes remontés vers les îles du Dodécanèse, puis vers les Cyclades, en direction de la mer Égée.
C’est très tôt le matin sous un ciel relativement couvert que nous contournons l’île de Khios, peu après, nous nous engouffrons dans l’étroit passage qui, tel une impasse, nous mène à Izmir.
Etonnés, nous découvrons cette immense ville qui recouvre l’ensemble des collines environnantes entourant l’étroit ruban d’eau sur lequel le Costa Pacifica glisse lentement.
Nous accostons à 8h comme annoncé, le temps est vraiment variable, de faibles averses succèdent aux rayons de soleil, nous patientons pour débarquer puis une dizaine de minutes plus tard, nous foulons pour la première fois le sol Turc.
Là encore, nous avons décidé de faire la visite par nos propres moyens sans passer par l’excursion dont Costa nous vante les mérites depuis deux jours.
Dès le débarquement, nous nous dirigeons vers la sortie de l’enceinte portuaire qui se trouve à peine à une centaine de mètres, juste avant la sortie, nous apercevons un distributeur de billets, il tombe à point nommé puisqu’ici ce sont les livres turques qui ont cours officiel.
Il est grand temps de goûter au Café Turc !
Une fois dehors, nous déclinons gentiment les multiples propositions de services que nous font les chauffeurs de taxis (ici on les appelle « Taksi ») et poursuivons à pied, il faut préciser que, contrairement à nombres d’autres escales, le port d’Izmir se trouve en pleine ville ce qui facilite grandement une immersion immédiate.
Nous faisons une halte au bar Atsacak et y commandons, comme il se doit, deux cafés turcs, personnellement, j’apprécie beaucoup cette façon originale de déguster le café, ce qui n’est pas le cas de Flo qui a du mal à le finir.
Après cette courte halte qui nous a mis un peu dans l’ambiance locale, nous arpentons les rues à proximité du port, c’est alors qu’un Taksi stoppe à notre hauteur, un vieil homme est au volant et nous propose de nous faire visiter Izmir, nous déclinons cette offre, mais lui demandons s’il accepte de nous amener au Grand Bazzar de Kemeralti (si…si… il y a deux « Z » en Turquie).
Le trajet se déroule sans encombre et une dizaine de minutes plus tard, nous nous trouvons aux portes de « Kemeralti » sans nul doute un des plus grands bazzars du monde, en effet, il ne compte pas moins de 12 000 boutiques et échoppes !
Il est 9h30 Izmir dort toujours
Il est encore un peu tôt en ce dimanche matin, nous découvrons un gigantesque dédale de ruelles parfois très étroites et bordées de boutiques qui, pour la plupart, sont encore fermées.
Nous allons revenir un peu plus tard, en attendant, nous nous déambulons sur la grande avenue qui longe Kemeralti côté nord, et apercevons un établissement qui propose des jus de fruits frais, nous commandons deux jus de grenade, le commerçant nous demande de choisir les fruits sur son étal, ceci fait, il les attrape avec une main gantée visiblement soucieux d’une hygiène irréprochable.
Installés à l’intérieur, nous dégustons le délicieux breuvage lorsque l’on voit le « barman » derrière son comptoir qui enfile à mains nues des morceaux de viandes sur une pique à Kebab.
Zèle ou technique spéciale ?
Sans doute histoire de faire bonne mesure, celui-ci les enfonce mieux en appuyant carrément à main plate. Quel contraste entre la main gantée pour les fruits qui ne nécessitaient par forcément cette précaution et le maniement des morceaux de viande marinée à main nues…
Plutôt amusés par cette démonstration, nous poursuivons notre promenade sur l’avenue, arrivés tout au bout, nous apercevons en face plusieurs boutiques qui viennent sans doute d’ouvrir dans la grand Bazzar, on traverse…
Une certaine effervescence commence à animer l’endroit, une nouvelle boutique ouvre toutes les quinze secondes !
Cette fois c’est parti !
Tout le monde s’affaire, visiblement la « fourmilière » est réveillée !
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les ruelles s’emplissent de nouvelles couleurs et regorgent de marchandises aussi diverses que variées, les commerçants, les artisans, les vendeurs sont sur le pied de guerre, des équipes de rabatteurs s’éparpillent dans le dédale en quête de chalands qu’ils ramèneront chez leur donneur d’ordre.
Ce qui devait arriver arrive, nous commençons à être harcelés par ces grands baratineurs souriants et multilingues que nous rencontrons tous les dix mètres.
Bien que cela nous fasse tout de même un peu de peine, nous savons d’expérience que la meilleure chose à faire dans ce cas est de continuer son chemin sans répondre, car le moindre contact, ne serait-ce que visuel, serait interprété comme un engagement de dialogue, pour ne pas dire d’achat.
Quand le client dit « Non »…
Dans le domaine de la vente, il est courant de dire « Une vente commence quand le client dit… non », croyez-bien qu’à ce que l’on voit avec d’autres visiteurs, les rabatteurs du Grand Bazzar de Kemeralti ont parfaitement intégré cette notion.
Chaque détour de ruelle nous apporte une nouvelle image de cet endroit à la fois exotique, agréable et surprenant, les échoppes colorées sont toutes accolées les unes aux autres et comportent rarement d’étages.
Les minarets se dressent vers le ciel, de paisibles petites places ponctuent le parcours et offrent un moment de répit et de calme, les odeurs des épices et des pâtisseries se mêlent aux effluves de cuisine omniprésentes.
Nous découvrirons même d’un œil aussi surpris qu’amusé, un poste de police accolé à une boutique proposant des produits de grandes marques à des prix défiant toute concurrence…
Des WC Turcs surprenants
Pour la petite histoire, nous avons même essayé, par nécessité, les WC publics, en y entrant nous sommes salués par le grand sourire du « Monsieur Pipi », il va de soi qu’on y trouve une section pour les dames, une autre pour les messieurs, les deux espaces sont bien entendu équipés de toilettes turques d’une propreté exemplaire.
Nous rejoignons la « caisse » pour nous acquitter chacun d’une Livre Turque, c’est alors que le monsieur nous dit de tendre les mains vers lui, nous nous exécutons sans comprendre pourquoi jusqu’à ce qu’il nous asperge les mains de… parfum, charmante coutume.
Dans un minuscule centre commercial, nous apercevons ce qui ressemblerait à des vestiges antiques, mais avons toutefois quelques doutes et c’est un euphémisme sur l’authenticité de telles pièces… surtout qu’elles sont dénuées de toute protection.
Dans ce même centre deux coiffeurs semblent se faire concurrence, même si les enseignes sont minuscules et quasi invisibles, il existe un moyen radical de les repérer, il suffit pour cela de chercher dans la galerie un séchoir à linge couvert de serviettes, vous êtes alors certain que la boutique juste à côté est un salon de coiffure.
A court de temps…
Je pense qu’une semaine serait nécessaire pour faire le tour complet de Kemeralti, mais le temps passe et le bateau ne va pas nous attendre, il largue les amarres à 17h et mieux vaut être à bord…
Nous achevons notre journée par la visite d’un centre commercial ultramoderne sur les quais, puis hélons un « Taksi », nous demandons combien pour aller à l’entrée du port, « 10 Euro nous répond-t-il », soit environ quatre fois le prix de l’aller, nous refusons gentiment et nous éloignons, il nous rattrape et nous propose « 10 Livres Turques » ce qui n’est pas du tout la même chose, nous montons et rejoignons le port dans les temps, quelques photos et nous embarquons.
Bien qu’il ne s’agisse pas là du point d’orgues de notre voyage, nous avons passé une très belle journée ou nous avons encore découvert plein de belles choses de l’Orient…
Un Grand Bazzar comme nous n’en avions jamais vu, des plats et pâtisseries inconnus jusqu’à lors, ainsi qu’une ambiance toute particulière que nous n’oublierons pas, et bien sûr les gens, ceux qui sont d’une grande amabilité, ceux qui vous irritent du fait de leur insistance, et ceux que vous croisez simplement au détour d’une ruelle…
Le Costa Pacifica décolle doucement du quai, manœuvre lentement, prend le cap du large, Izmir s’éloigne imperceptiblement de nous, les souvenirs et les images eux, resteront…
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