Évasion de la République Dominicaine

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PAYS : République Dominicaine

ANNEE : 1997

VILLE : Saint Domingue / Punta Cana

TITRE : Évasion de la République Dominicaine

Notre plan était pourtant simple, décoller de Saint Martin (Petites Antilles) pour rallier Paris via la République Dominicaine.

Mais lors de notre « escale » de Punta Cana le destin en a voulu autrement (Cf.  Traverser l’Atlantique sans kérosène ?)

En effet, le 747 ayant connu une avarie, nous sommes dans un bus qui nous conduit à Saint Domingue pour y passer la nuit, avant de retourner à l’aéroport demain pour prendre notre vol de retour.

Nous mettons environ 2 heures pour parcourir les quelques 200 kms qui nous séparent de la capitale.

Tout se passe bien, sur la plus grande partie du trajet, nous longeons la côte et les nuances bleu/vert de la Caraïbe apaisent les esprits pour le moins surchauffés par l’épisode de l’aéroport.

Nous voici à Saint Domingue, après avoir serpenté dans un véritable dédale de rues colorées, le bus s’arrête devant un très bel hôtel, nous allons y passer la nuit.

Nous avons de la chance, tout y est parfait, depuis l’accueil jusqu’à la chambre, sans parler de la nourriture, bref nous passons là un très bon moment.

Le lendemain…

Le lendemain matin, après avoir pris un copieux petit déjeuner, nous sommes invités à rejoindre le bus pour le trajet retour.

L’engin aussi neuf que rutilant nous attend devant l’entrée, nous nous installons confortablement, et le chauffeur démarre quelques minutes après.

Jusque-là, tout va bien…

L’engin s’engage dans une pente très marquée, à tel point que nous pensons qu’il vaut mieux avoir de bons freins.

Tout en bas se trouve une rue perpendiculaire, nous allons devoir prendre à droite, le chauffeur s’avance rapidement, un peu trop même car il n’a visiblement pas remarqué l’importante rigole qui de trouve juste à l’intersection…

Là, ça coince !

Et ce qui devait arriver arriva, un terrible frottement provenant de l’avant du bus se produit avant de carrément bloquer le bus !

Le chauffeur, pas vraiment satisfait de sa performance commence à s’énerver (pour rappel le bus est neuf), il tente de forcer le passage en accélérant un coup, mais rien n’y fait, au contraire les craquements empirent !

Après avoir déployé son champ lexical de jurons locaux, il se décide alors à engager une marche arrière et finit par se dégager.

Lors de la seconde tentative, le chauffeur prend la « précaution » de serrer plus à droite afin d’éviter cette ornière.

Ça a l’air de passer en bas, oui en bas… parce qu’en haut, notre maestro du volant a juste oublié la hauteur de son bus qui coïncide avec celle des branches du grand arbre situé à l’angle de rue !

Le résultat ne se fait pas attendre, un nouveau raclement sur le haut du bus, et cette fois c’est apparemment plus sérieux, a travers les vitres on aperçoit une baguette métallique qui pendouille, on imagine sans peine l’ampleur du préjudice.

Après deux ou trois manœuvres supplémentaires, et une bonne vingtaine de jurons fleuris, le chauffeur pour le moins excédé finir par négocier le fameux virage.

Les regards interrogatifs des passagers fusent, on a fait à peine 200 mètres et il nous reste juste 200 kilomètres pour arriver à l’aéroport…

Enfin sortis de l’ornière !

La suite du trajet se déroule sans encombre, et nous voici arrivés à destination, ouf.

Il va de soi qu’une fois descendus, tous les passagers, nous y compris, ont pris le temps d’examiner les dégâts subis par le bus lors du fameux virage, et je dois dire que c’était au-delà de ce que nous pensions.

L’objectif désormais est de prendre le vol Air France du jour, celui qui apporte les pièces de rechange pour réparer celui qui était en panne hier.

Mon aversion de l’avion, et le souvenir de notre « étape » d’hier m’interdit de prendre ce dernier.

Un douanier insistant

Nous arrivons au niveau de la douane…

Face à nous assis derrière un mini comptoir, la casquette relevée au maximum, le douanier nous demande les documents, nous lui donnons nos passeports, mais… parce qu’il y a toujours un « mais » …

Nous rendant les passeports, il nous lance : « Vous n’avez pas de visa »

Interloqués, pensant avoir mal compris, on lui demande de répéter, c’est ce qu’il fait.

Là les interrogations s’enchevêtrent dans nos esprits, hier on entre dans le pays sans même montrer nos passeports, et maintenant pour en ressortir on nous demande un… visa !!!???

Nous comprenons alors que notre interlocuteur souhaite, à minima, faire preuve d’un certain zèle.

Excédé par le comportement de l’énergumène qui a visiblement du temps à perdre (pas nous) je dis à Flo « Est-tu prête à piquer un sprint jusqu’à l’avion ? Si ça tourne mal, nous sommes dans notre droit et ne manquons pas d’arguments »

Peu rassurée, elle me répond « Oui »

C’est parti ! Nous commençons à trottiner malgré les protestations du douanier.

Nous voici dans le hall d’embarquement, nous nous attendons à voir débarquer l’équivalent local du FBI, mais rien… 20mn plus tard toujours rien.

Nous en déduisons que notre douanier favori a dû jeter son dévolu sur d’autres passagers, et/ou que finalement il s’est rendu compte que son histoire de visa pour quitter le pays manquait de crédibilité.

Enfin dans l’avion !

Tout est bien qui finit bien, nous voici dans l’avion « du jour », après le décollage, Flo et moi nous disons que nous allons nous rappeler longtemps de ce court moment passé dans ce beau pays aux accents tropicaux.

Nous aurons également une pensée émue pour ce chauffeur de bus, qui a dû avoir bien du mal à expliquer à son patron, comment il s’est débrouillé pour partir avec un bus flambant neuf et revenir avec une quasi-épave, tout du moins sur la partie avant de l’engin ! 

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A propos Andre Combe 8 Articles
Flo et moi avons toujours adoré les voyages et il nous est souvent arrivé de nous retrouver dans des situations insolites, délicates, voire carrément amusantes. Nous avons décidé de les partager avec vous à travers ce site, attention l’embarquement est immédiat !

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